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Oser écrire : votre prochain défi ?

Oser écrire : votre prochain défi ?

Oser écrire : votre prochain défi ?

L’écriture… Une invention majeure dans l’histoire de l’humanité. Elle a pris différentes formes au fil des âges, des points, des traits, des dessins, de longues phrases proustiennes. Elle semble finalement être tombée en désuétude à l’ère de l’image que nous traversons aujourd’hui. Les vidéos d’amateurs et de professionnels fleurissent sur la toile, les fautes d’orthographe colonisent les médias et nos jeunes ont inventé leur propre langage, tout en consonnes et émoticônes. Oser écrire pour soi ou pour les autres est devenu un véritable défi.

Et pourtant…

En 2012, à quarante ans tout ronds, je tombe sur un article de journal annonçant un concours de nouvelles local. Allez donc savoir ce qui me passe par la tête ce jour là : je décide de tenter ma chance. Mon dernier écrit « créatif » date du collège, une bonne vieille rédaction… Pendant quelques jours, je tape frénétiquement sur mon clavier et finis par produire une histoire longue de quelques pages. Le plus difficile reste à faire : sortir de l’ombre. Mon mari est le premier cobaye. Il se concentre et commence à lire. J’ai l’impression de passer le pire examen de ma vie. Puis le verdict tombe : « ben, elle est bien, ta nouvelle, il faut que tu l’envoies ! » Soulagement. Il ne s’est pas moqué. Le ciel ne m’est pas tombé sur la tête et la terre continue de tourner.

C’est le début de mon modeste chemin dans l’écriture : concours de nouvelles, ateliers d’écriture, formation d’écrivain public, biographie de mes grands-parents, et puis… Une Pile de Livres, mon plaisir quotidien.

Depuis que j’en parle autour de moi, je réalise à quel point je ne suis pas seule ! Il existe un nombre insoupçonné d’écrivains amateurs autour de nous. Les éditeurs reçoivent des centaines, des milliers de manuscrits chaque année. L’auto édition a permis de concrétiser de nombreux rêves. Et puis, il y a tous ceux qui y pensent, sans vraiment oser écrire. Qui disent ne pas pouvoir, ne pas savoir. Pour beaucoup, l’Ecrivain reste perché sur un piédestal inaccessible.

Oser écrire : trois bonnes raisons 

Tout le monde a le droit d’écrire

Bien sûr ! Pas besoin de diplôme ni d’autorisation. Vous avez le droit d’écrire, avec ou sans style, selon les règles de l’académie française, ou bien les vôtres. Les romans de gare ont leur public. Les prix Goncourt aussi. Je me suis beaucoup décontractée lorsque j’ai réalisé qu’une phrase pouvait être imparfaite et jolie. Que je ne recevrais aucune amende pour avoir utilisé le mauvais adjectif ou malmené la ponctuation. Oubliez donc votre ancien prof de Français. Il avait son rôle à jouer (vous donner quelques bases), maintenant vous pouvez vivre votre vie.

Tout le monde a le droit d’écrire, donc. Et personne n’est forcé de vous lire. Ҫa rassure, pas vrai ?

Pas besoin d’écrire un roman

Les Français ont tendance à penser qu’en dehors du roman, point de salut ! Il existe pourtant bien d’autres formes d’écriture, plus accessibles. J’ai déjà mentionné les nouvelles, ces textes courts finement ciselés, offrant souvent une chute improbable, où la qualité prime sur la quantité. Ôtez-vous donc de la tête qu’écrire est forcément un exercice au long cours, qui vous isolera de votre famille pendant des mois et nécessite de connaître tous les usages et les schémas de narration.

Vous pourriez y prendre goût

Je parle en connaissance de cause ! Ecrire permet de s’évader, imaginer le monde tel que vous voudriez qu’il soit, libérer sa créativité, sauvegarder ce que vous avez dans la tête, parler de votre vie ou celle de vos proches, transmettre des connaissances ou un savoir-faire, régler ses comptes parfois, avec les autres et avec soi-même (thérapie douce et gratuite). L’écriture est une cousine proche de la lecture. Sauf que dans ce cas, vous êtes seul maître du jeu.

Oser écrire, c’est aussi embarquer pour l’aventure.

Oser écrire : un défi pour beaucoup

Par où commencer pour enfin oser écrire ?

Vous pouvez bien sûr écrire pour vous-même, tenir un blog ou un journal, écrire sur écran, dans un cahier ou sur des feuilles volantes. Conserver précieusement vos jolies phrases ou bien les brûler.

Vous pouvez aussi décider de vous exposer. Un peu. Pour progresser. C’est à ça que servent les ateliers d’écriture.

En quoi consistent-ils ?

Le principe est toujours le même : un animateur vous propose un sujet, plus ou moins contraignant. Les participants écrivent pendant un temps défini à l’avance. Puis chacun lit son texte (il est toujours possible de passer son tour, rien n’étant imposé !) L’animateur et les participants font des retours sur ce qu’ils ont entendu : ce qui leur a plu, ce qui n’a pas fonctionné, ce qu’il faudrait modifier. Le maître mot est « bienveillance ». Pas de critique gratuite, l’idée est de progresser et d’échanger.

J’ai testé plusieurs formules (pour trouver les ateliers, renseignez-vous dans votre commune ou sur Internet ; vous verrez qu’il en existe plus que vous ne croyez). Voici ce que j’en ai pensé :

L’atelier fait par des amateurs pour des amateurs

Pour résumer, il s’agit de quelques amis ou passionnés qui se retrouvent pour écrire. Quelqu’un joue le rôle de l’animateur, si possible une personne ayant déjà pratiqué l’exercice. C’est sans doute l’idéal pour commencer et se décomplexer. Pas de professionnel dans la salle, donc nul besoin de se sentir « mauvais » ou simplement « moins bon ». Les sujets restent simples, piochés dans des livres spécialisés ou imaginés au gré des envies. Quelques idées : prendre un dictionnaire, choisir au hasard un verbe, un métier, un lieu, une période, un objet et écrire une histoire comportant ces quelques mots. Poser sur la table une douzaine de livres de poche, puis écrire à partir d’une couverture et d’un titre plus inspirants que les autres. Rien d’extraordinaire ou de très théorique !

Les limites : si cette forme d’atelier est parfaite pour se lancer et oser écrire quand on n’en a pas l’habitude, elle ne permet pas vraiment de s’améliorer. Les retours sont souvent très succincts, les participants ne peuvent pas toujours expliquer pourquoi ils aiment, et la plupart du temps se taisent quand ils aiment moins. Difficile de progresser.

L’atelier d’écriture animé par un professionnel

Pour moi, ce fut l’étape suivante et peut-être la plus difficile. Il s’agissait de faire la même chose que dans mon petit groupe d’amateurs, mais sous l’œil d’un professionnel et par conséquent, avec des participants dont le niveau était sensiblement plus élevé. Dans ces conditions, oser écrire puis lire son texte est plus douloureux. Je m’entends encore préciser d’une voix embarrassée « je ne suis qu’une débutante » avant de bredouiller mes alignements de mots… Pourtant, une fois passé ce moment difficile, écouter les conseils et les productions des autres participants, ainsi que les retours de l’animateur peut s’avérer très utile. Vous commencez à entrevoir la mécanique de l’écriture. Vous comprenez ce qui fonctionne et ce qu’il faut supprimer ou modifier. Bref, vous vous améliorez. Les sujets sont également plus complexes et abordent différents types d’écriture. Le premier atelier auquel j’ai participé s’intitulait « la nouvelle à suspense ». Comment faire monter la tension dans un récit ? Tout un art ! Il faut balayer large et tester plusieurs types d’écrits : vous pourriez être étonné en aimant écrire dans des genres auxquels vous n’aviez pas pensé.

Il existe de nombreuses formules, notamment des ateliers réservés aux débutants, il suffit donc de choisir celle qui vous correspond !

Les limites : la logistique ! Il faut être disponible aux dates et heures des rencontres. Certaines sont organisées sur un week-end, ou plusieurs soirées à intervalles réguliers. Il faut pouvoir se déplacer et les ateliers sérieux ont souvent lieu dans les grandes villes. Par ailleurs, le fait d’être dans un groupe apporte beaucoup au niveau de l’échange (vous pourriez faire de belles rencontres, littéraires et amicales), mais cela laisse moins de temps à l’animateur pour commenter vos productions.

L’atelier d’écriture par e-mail

Cette formule est intéressante quand on n’a ni le temps, ni la possibilité de se déplacer. L’animateur vous envoie une proposition d’écriture et vous avez une semaine pour pondre votre texte. Puis vous l’envoyez et recevez en retour celui des autres participants. La semaine qui suit, vous les lisez et transmettez vos propres commentaires et impressions de lecture. L’avantage est que vous n’êtes pas forcé d’écrire sur le vif. Si comme moi, votre imagination n’est pas débordante, cela vous laisse quelques jours pour trouver l’idée géniale qui enthousiasmera les foules. Pas besoin non plus de lire vos lignes à haute voix devant une assemblée. Vous ne voyez pas la tête des participants lorsqu’ils découvrent votre prose. Très bien pour les complexés, ceux pour qui oser écrire est même plus qu’un défi ! Les retours sont enfin plus développés puisqu’ils se font par écrit. Vous découvrez que les lecteurs sont tous différents. C’est même amusant de constater à quel point un texte plaît à l’un, et laisse l’autre de marbre !

Les limites : l’absence d’échanges directs bien sûr ! Cette forme d’atelier est moins conviviale. Vous le trouverez parfois trop lent et il faut dénicher l’animateur qui vous convienne dans le cas de formules longues, sur plusieurs semaines.

Les exercices d’écriture par les livres

Dans ce cas, aucune contrainte ! Vous suivez les instructions du livre au moment qui vous convient et pouvez sauter les sujets qui ne vous inspirent pas. Les exemples donnés dans ce genre d’ouvrages sont toujours intéressants et instructifs. Deux livres que j’apprécie :

Des exercices très variés, que l'on soit ou non débutant

Ecrire, Un plaisir à la portée de tous (Faly Stachak) – Editions Eyrolles : des exercices très variés, que l’on soit ou non débutant. Idéal pour enfin oser écrire !

Libérer son écriture et enrichir son style (Pascal Perrat) – Victoires Editions – L’auteur vous apprendra à éviter les platitudes et les clichés. A écrire autrement que dans le style très convenu des journalistes médiocres.

Les limites : sans surprise, l’absence de retours et le fait que personne ne vous pousse à écrire. Les livres peuvent rapidement finir sur une étagère et prendre la poussière. Par ailleurs, éviter les sujets qui ne vous plaisent pas ne vous fera pas progresser.

Le stage d’écriture en individuel

Vous passez un ou plusieurs jours en tête à tête avec un professionnel pour écrire, vous améliorer et discuter de vos projets d’écriture. Je viens d’expérimenter cette formule : deux jours en Normandie avec Martine Paulais. Accueil chaleureux, cadre reposant, ambiance calme et studieuse. Je recommande ! Pour que le stage soit efficace, il faut avoir déjà pratiqué les ateliers d’écriture classiques et vouloir écrire de façon soutenue et régulière. Si votre profil correspond, le stage est l’occasion unique de discuter avec un professionnel et lui poser toutes les questions qui vous préoccupent au sujet de votre style. Vous pouvez échanger sur vos lectures et, si le courant passe, sur n’importe quel sujet ! Croyez-moi, j’avais la langue bien sèche après deux jours…

D’autre part, vous ne vous en tirerez pas sans écrire… Angoisse de la page blanche ou grosse flemme n’ont pas leur place dans ce stage. Ce peut être un bon moyen de repousser vos limites, exprimer vos envies ou vos peurs, mettre à jour les projets qui mûrissent parfois dans votre esprit sans que vous en soyez conscient.

Les limites : il faut se déplacer et dégager du temps. Le coût est conséquent (se le faire offrir pour son anniversaire ?) Et lorsque vous vivez une expérience aussi intense liée à l’une de vos passions, il se crée comme un vide les jours qui suivent. A vous de le transformer en furieuse envie de continuer à écrire…

***

Il existe bien d’autres solutions pour enfin oser écrire et s’améliorer, et Internet offre de formidables opportunités. Autant de prétextes pour de futurs articles. Mais dites-moi, avez-vous déjà écrit ? Avez-vous envie d’écrire sans le dire ? Sans même le savoir ? Vous pouvez commencer là, tout de suite, dans les commentaires ! Osez !

Kamouraska – Anne Hébert

Voici une histoire mille fois racontée, mais exposée ici d’une manière inédite et avec beaucoup de talent. Un triangle amoureux. Elisabeth est au chevet de son mari mourant, très affectée, non par sa situation immédiate mais parce que celle-ci fait écho aux évènements de sa vie antérieure. Elle a été mariée une première fois, il y a longtemps. Elle a trouvé l’amour et l’a perdu, d’une terrible façon. Elle se souvient…

Le tout se passe au Quebec, dans le courant du XIX siècle, une époque qui a contribué à bâtir le pays d’aujourd’hui. Kamouraska (« Il y a un jonc au bord de l’eau » en algonquin, langue de l’ancien peuple amérindien du même nom) est une seigneurie sur la côte sud du Saint Laurent, au nord de Quebec. Le lieu a existé, existe toujours. D’ailleurs, l’histoire s’inspire de personnages réels, dont les noms ont été subtilement modifiés.

Elisabeth est écrasée sous la pression sociale d’une communauté ne laissant aucune liberté aux femmes, qu’elles soient ou non de bonne famille. « Les liens du mariage, c’est ça. Une grosse corde bien attachée pour s’étouffer ensemble. » Elle se rebelle pourtant, pour son plus grand malheur. Courage d’une époque révolue, étrangement actuelle !

Le récit est un grand flash back, mais n’est pas construit de façon classique. Epuisée à force de veiller son époux malade, l’héroïne s’effondre de fatigue et d’angoisse. Angoisse liée à son passé. Elle sombre dans une semi-conscience et se remémore. Ses souvenirs sont présentés comme un immense cauchemar qu’elle tente d’orienter et de freiner pour retarder la revisite de ce moment brutal où sa vie a basculé. Les images se succèdent dans le désordre, mêlant passé et présent, confondant les lieux et les personnages. La lecture est au premier abord plutôt déroutante. Nous sommes là dans l’univers des émotions et il faut accepter de lâcher prise. Il faut renoncer à maîtriser chaque mot lu et se laisser emporter.

« C’est à cause de la lumière. (…) Ces images monstrueuses, aiguës comme des aiguilles. C’est dans ma tête qu’elles veulent s’installer. Me tourner de côté, ouvrir les yeux. Ne pas leur permettre de prendre racine, les arracher de mes yeux, ainsi qu’on extirpe une poussière. Je n’arrive plus à bouger. Mes paupières sont lourdes. Semblables à du plomb. Ce doit être la poudre du docteur. »

Et lentement l’histoire progresse, un certain suspense s’installe. Les pensées fugaces s’ordonnent en mémoire et reconstituent ce pan de vie gâchée.

Le style d’Anne Hébert est ardu, mais diablement efficace. A la fois poétique et sans concession. Une magnifique découverte !

Difficulté de lecture : ***

Ce livre est pour vous si :

  • Vous avez une âme romanesque
  • Vous aimez les ambiances d’antan
  • Vous n’êtes pas rebuté par les styles diffus

Le petit plus : ce voyage en traineau dans l’hiver canadien, le long des rives du Saint Laurent, les mains glacées et la tête dans la poudreuse !

Le mot inédit : les ouaouarons ! Ce sont les plus grosses grenouilles d’Amérique du Nord. On les appelle aussi grenouilles mugissantes, en raison de leurs cris graves et sonores.

L’auteur : Anne Hébert est un auteur emblématique de la littérature québécoise. Née en 1916, disparue en 2000, elle fut à la fois romancière, poétesse, dramaturge et scénariste. Elle nous a laissé de nombreux romans, dont « Les Fous de Bassan » qui lui ont valu le succès en France, sous forme du prix Femina en 1982.

***

Paru aux éditions du Seuil, 1970

ISBN : 978-2-7578-0399-8

246 pages

Prix des libraires en 1971

Littérature québécoise

 

Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études – Olivier Roland

Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études – Olivier Roland

Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études

Olivier Roland

Les études… Autant vous le dire tout de suite, je n’ai pas raté les miennes. J’étais même très à l’aise dans le système scolaire traditionnel. Une bonne élève du premier rang, ennuyeuse, qui agace ou au mieux indiffère. Qu’ai-je retiré de ces études ? La faculté de lire et écrire. Certaines connaissances académiques. Une pensée scientifique. Le fait que certaines portes s’ouvrent plus facilement.

Alors pourquoi lire ce livre ?

D’abord parce que je n’ai jamais pensé que des études réussies étaient la garantie d’une vie accomplie, ni même d’une carrière professionnelle brillante. Les études ne valent finalement que par ce que l’on en fait.

D’ailleurs, toutes ces années dans les salles de classe ne m’ont pas vraiment aidée lorsqu’il a fallu parler en public, m’adapter à des interlocuteurs hostiles, faire preuve de créativité ou prendre des risques. Dans ces domaines, rien ne vaut l’expérience, et je découvre encore chaque jour.

Et puis il faut bien dire qu’Olivier Roland est un exemple flamboyant de réussite moderne, type self-made-man dans un environnement ultra connecté, qui change en permanence, et chaque jour un peu plus rapidement que la veille. A tel point que les quadras dans mon genre peuvent vite se sentir dépassés.

Mais qui donc est cet Olivier Roland ?

Vous aurez probablement croisé son nom si vous vous intéressez au développement personnel. Avec son blog « Des livres pour changer de vie », l’auteur a exploré ce qui se fait de mieux dans le domaine. Il a tout lu, et surtout beaucoup mis en pratique.

Retour sur son parcours : il quitte l’école à 18 ans, sans même le bac en poche, et depuis, ne cesse d’apprendre. Par les livres et par l’expérimentation. Il monte une première activité d’assistance informatique, se noie dans le travail et les erreurs. Malgré tout, il progresse. Il démarre le blog mentionné plus haut, y offrant les résumés des meilleures techniques de développement personnel. Il se bâtit une audience et passe à la vitesse supérieure, proposant une formation pour aider les entrepreneurs en herbe à développer leur activité sur Internet. Aujourd’hui, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Blogs, chaîne YouTube, formations, coaching, best-seller, les réussites se multiplient. Olivier Roland lit, écrit et transmet. Avec succès et efficacité.

Que peut-on donc trouver dans son livre ?

Ce gros pavé de plus de 500 pages se compose de deux sections.

Partie I : Apprendre en s’amusant ou comment s’éduquer efficacement au XXIe siècle

Les 217 premières pages constituent un condensé de toutes les lectures de l’auteur en développement personnel, enrichi de ce qu’il en a retiré et de conseils pratiques fort judicieux. Cette partie-là vaut à elle seule le prix du livre.

Que vous soyez ou non convaincu par les méthodes décrites, il est intéressant de les découvrir et jeter un œil nouveau sur le monde qui nous entoure.

Vous serez sans doute troublé par la critique que fait le jeune entrepreneur du système d’éducation traditionnel : il a, selon lui, « été conçu dans le but de former des ouvriers agricoles et industriels dociles », profils utiles au XIXe siècle mais bien peu adaptés à l’ère moderne.

Vous vous demanderez si vous maîtrisez les savoirs et savoir-faire indispensables à notre époque : informatique, langues étrangères, finances, faculté d’apprendre par soi-même, et ce, tout au long de la vie. Gloups ! Ici j’ai commencé à voir l’étendue de mes lacunes !

Vous aurez peut-être très envie de tester l’une ou l’autre des techniques évoquées, des jeux de mémoire aux systèmes d’organisation ou d’apprentissage. Et si ça marchait ?

Partie II : Créer son entreprise et devenir libre

Devenir et rester libre est la principale motivation d’Olivier Roland. Pas question de se laisser enfermer dans un « métro, boulot, dodo » infernal ou de rejoindre la « course des rats » (cette compétition sans fin pour obtenir un job brillant qui n’apporte qu’une satisfaction toute matérielle et relative). Pas question de se retrouver prisonnier de « pantoufles de ciment » (entendez par là le fait de se bâtir une vie confortable et sans saveur, dont on ne peut plus se sortir en raison d’obligations financières que l’on s’est soi-même créées !) Il faut donc entreprendre. Mais pas à n’importe quel prix.

« Je suis un entrepreneur dont l’entreprise est au service de ma vie »

Selon Olivier Roland, son activité lui permet aujourd’hui de ne travailler que quelques heures par semaine, de voyager et poser son bureau sur n’importe quelle plage du globe. Si vous lisez le livre ou vous promenez sur les blogs de l’auteur, vous verrez que cela n’est pas tout à fait exact.

En réalité, le jeune entrepreneur semble être un bourreau de travail ! En témoigne cet ouvrage qui recense toutes ses expériences menées à un train d’enfer. Non content d’avoir développé une activité florissante sur Internet, d’avoir écrit 500 pages vouées à briller longtemps sur les étagères des librairies, Olivier Roland fait une apparition dans de nombreuses conférences liées au développement personnel, il apprend le portugais et pense sérieusement à se lancer sur le marché anglo-saxon. Et que sais-je encore ?

La vérité est qu’il travaille beaucoup, mais que ça lui plaît, qu’il le fait quand, comme et où il veut. Alléchant, pas vrai ?

La deuxième partie du livre dévoile toutes les techniques mises en pratique pour en arriver à ce résultat, notamment celles du marketing lié au monde du web. D’ailleurs, l’auteur les utilise avec succès pour la promotion même de son ouvrage.

Quelques exemples : il a fait participer sa communauté de fans à son élaboration, organisant un vote collectif pour en choisir la couverture. Il a annoncé le lancement des semaines auparavant et organisé la publicité sur les réseaux sociaux. L’effet fut tel qu’Amazon(*) a eu quelques difficultés à livrer les premiers jours tant la demande était grande. En quelques mois, les ventes ont dépassé les 35 000 exemplaires, et ce n’est pas la fin.

(*) Je précise que l’auteur fait également la promotion des librairies indépendantes. Au moment du lancement, il offrait un bonus substantiel à toute personne achetant son livre dans une librairie physique, preuve d’achat à l’appui.

Ensuite, le livre fait partie d’un véritable écosystème. Dès la première page, on vous annonce que vous trouverez une formation gratuite, des ressources supplémentaires et un chapitre manquant en cliquant vers le site d’Olivier Roland. Vous résisterez sans doute à cette première incitation. Mais probablement pas aux suivantes. C’est de la manipulation ? Oui ! De la manipulation bienveillante. Car le voyage vers les blogs de l’auteur est plus qu’intéressant et reste entièrement gratuit.

D’ailleurs, c’est par ici : https://olivier-roland.com/, et là aussi : https://des-livres-pour-changer-de-vie.com/. Entre autres.

Le fait est qu’Olivier Roland a testé tout ce qu’il décrit et que cela a parfaitement fonctionné pour lui.

Pour lui, d’accord, mais pour les autres ?

Je me suis posé la même question. L’auteur a un profil bien différent du mien. Que se passe-t-il quand la naïve fougue de la jeunesse marque le pas sur la sagesse de l’âge ?

On se dit que tout le monde ne peut pas ainsi courir le globe avec un ordinateur et un i-phone. Que nous aurons toujours besoin d’entreprises traditionnelles, de médecins ou de boulangers ! Que tout cela ne vaut que si l’on est né du côté occidental de la barrière. Qu’on ne peut pas tous avoir cet esprit entrepreneurial, ni l’envie de se surpasser à chaque seconde. Possible ! Je sais déjà que les sept minutes quotidiennes de sport intensif préconisées pour garder la forme sans perdre son temps ne sont pas pour moi !

N’empêche. Le livre vaut le détour.

« Soyez sceptique en lisant ce livre. Mais soyez sceptique de la bonne façon. En testant pour déterminer ce qui fonctionne pour vous. »

De quoi donner de l’espoir à toute personne courageuse se sentant mal à l’aise dans le système actuel…

Difficulté de lecture : **

Ce livre est pour vous si :

  • Vous êtes curieux et ouvert d’esprit
  • Vous voulez découvrir cette autre dimension qu’est le monde du web, cet univers parallèle dans lequel gravitent quelques surdoués et où les possibilités semblent infinies
  • Vous avez une âme de « rebelle intelligent » (c’est ainsi qu’Olivier Roland désigne les entrepreneurs qu’il accompagne)

Le petit plus : la multitude de liens menant aux résumés d’études scientifiques (vous n’êtes pas obligé d’y croire, mais vous avez l’occasion d’y réfléchir), les nombreuses références à de célèbres entrepreneurs, leur histoire, leurs échecs, leurs reconversions, leurs succès. Passionnant.

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Paru aux éditions Alisio, 2016

ISBN : 979-10-92928-22-8

518 pages

Littérature française

Trois livres qui parlent de mer et de voiliers

Le vieil homme et la mer – Ernest Hemingway

Qu’on soit ou non attiré par elle, la mer fascine. Ses vagues hypnotisent ou terrifient. Elle est impitoyable et belle comme la vie. Ou peut-être comme la mort.

C’est ce qu’expérimente Santiago depuis de longues années, et surtout le lendemain de ces quatre-vingt-quatre jours de pêche sans aucune prise. Le gaillard se fait vieux, vit dans un grand dénuement et semble désormais porter la poisse aux autres pêcheurs. C’est pourquoi le petit Manolin n’a plus le droit de partir en mer avec son vieil ami. Il faut que ses heures soient plus rentables.

Alors cette fois, Santiago part seul, plus déterminé que jamais à attraper un gros poisson. Un très gros poisson. Il harponne un marlin, et le combat commence.

« Le vieil homme et la mer » est un classique, l’œuvre la plus connue de l’auteur, qui lui valut le prix Nobel de littérature en 1954. Mais pourquoi donc ? En effet, le livre démarre lentement, de façon un peu simpliste. Franchement, quel est l’intérêt de suivre les mouvements lents d’un tel pêcheur ?

Et puis le poisson est ferré. Il tire la barque au large à la force de puissantes nageoires. Plus les pages défilent, moins on lâche le livre. On se dit pourtant que le combat est perdu d’avance : que peuvent de vieilles mains et un dos abîmé contre la vigueur d’un poisson de six mètres ? C’est mal connaître le pêcheur déterminé. Allégorie du courage. Avec une dose d’orgueil.

« Faut bien dire que c’est pas juste, pensa-t-il, mais je lui ferai voir tout ce qu’un homme peut faire, et tout ce qu’un homme peut supporter. »

Qu’adviendra-t-il de ce pêcheur volontaire ? Celui qui, chaque jour, prouve qu’il est possible d’accomplir l’inimaginable avant que la mort n’ait le dernier mot. Celui qui transmet à l’enfant ce (sage ?) enseignement. Arrivera-t-il à bon port ?

« Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson. »

Difficulté de lecture : *

Ce livre est pour vous si :

  • Vous êtes de ceux qui ne lâchent pas prise
  • Vous voulez lire un classique sur la plage sans trop vous prendre la tête
  • Vous aimez l’écriture simple et puissante

Le petit plus : une nouvelle traduction (de Philippe Jaworski, professeur de littérature américaine) vient d’être publiée, en mai 2017. Les amateurs la disent plus proche et fidèle au texte original. Je n’ai lu que la première, celle de l’académicien Jean Dutourd. Les puristes pourront s’amuser à comparer !

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/nouvelle-traduction-pour-le-vieil-homme-et-la-mer-ultime-roman-d-hemingway-25-04-2017-6888723.php

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Prix Nobel de littérature 1954

Paru aux éditions Gallimard, 1952, pour la traduction française

Folio : ISBN : 978-2-07-036007-9

149 pages

Titre original : the Old Man and The Sea (Traduit de l’américain par Jean Dutourd)

Littérature américaine

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Soudain, seuls – Isabelle Autissier

Difficile de parler de mer ou d’océan sans, tôt ou tard, évoquer le mythe de Robinson. J’aurais pu vous parler du livre de Daniel Defoe (en fait, non, je ne l’ai pas encore lu), mais j’ai préféré évoquer ici une version plus moderne de cette fameuse histoire.

« Soudain, seuls » est le récit d’un naufrage. Celui d’un jeune couple parti faire le tour du monde en voilier. Les deux aventuriers amateurs se retrouvent coincés sur l’île de Stromness, au large du Cap Horn et de la Patagonie. C’est un endroit sauvage et froid où passent seulement quelques scientifiques de temps à autre. Successivement station de pêche à la baleine puis atelier de réparation pour la flotte des pêcheurs, le lieu est devenu réserve naturelle protégée, ce qui le rend plus désert encore.

Les deux naufragés, Ludovic et Louise, n’y trouvent que peu de ressources : les ruines rouillées et dépouillées de l’ancienne usine, des manchots, des oiseaux, des otaries, des éléphants de mer, des rats. La végétation est quasi inexistante. Il va pourtant falloir survivre.

« Il regarde autour de lui et pense que rien, pas un vol d’oiseau, pas une vague, pas un brin d’herbe, rien ne changera s’ils disparaissent ici. Le vent aura tôt fait de balayer l’empreinte de leurs pas. »

Quel sera leur plus grand défi ? Trouver de quoi manger ? Se réchauffer ? Ou bien sera-t-il d’une nature différente ? Un couple isolé sur une île. Deux personnages aux caractères et aspirations bien différents. Que devient l’amour lorsque la survie est en jeu ?

Isabelle Autissier était déjà connue pour ses exploits en tant que navigatrice et son engagement auprès de WWF France (World Wild Fund for Nature). Avec ce roman elle nous dévoile son talent d’écrivain. Talent certain et remarquable.

Difficulté de lecture : **

Ce livre est pour vous si :

  • Vous aimez la nature sauvage
  • Vous aimez les histoires de survie
  • Vous aimez aussi les histoires d’amour qui finissent bien. Ou pas.

Le petit plus : vous pouvez découvrir des photos de l’île de Stromness (à ne pas confondre avec son homonyme écossaise) en cliquant sur le lien suivant : http://www.kuriositas.com/2014/05/stromness-abandoned-whaling-station-of.html

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Paru aux éditions Stock, la Bleue, 2015

ISBN : 978-2-234-07743-0

252 pages

Littérature française

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Et si on partait ? – Valérie Bihain-Renard

Changement de genre et de style. Je plonge dans un livre autoédité. Rien à voir me direz-vous ? C’est vrai, et c’est tout l’intérêt.

« Et si on partait ? » Aucun drame maritime entre ces pages. Tout au plus quelques attaques sournoises de Monsieur « Mal de Mer ». Mais surtout le journal de bord haut en couleurs d’une famille relevant un défi pas banal.

C’est donc l’histoire vraie d’une année sabbatique. Cette fameuse année dont rêvent de nombreux quadragénaires, douze mois de légèreté pour trouver un second souffle et freiner la course du temps.

Valérie et Frédéric achètent un voilier modeste, quittent la Belgique où ils résident et emmènent leurs deux enfants le long des côtes espagnoles et portugaises, à la découverte d’un mode de vie différent. Quelques mètres carrés et les moyens du bord, au sens littéral du terme !

« Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’avec le strict minimum sur le bateau. Et ça c’est un apprentissage précieux. Se contenter de peu pour être heureux. »

De plage en ponton, on suit la famille, au gré du vent capricieux, au fil de rencontres surprenantes. C’est toute la vie des petits ports côtiers que l’on découvre, la solidarité et le réseau des passionnés de voile et de voyages. Une ambiance qui finit par convaincre les plus terriens des lecteurs !

« Il est des rencontres qui vous laissent une marque indélébile. »

Le style n’est pas commun, l’auteure écrit comme elle parle, ce qui vaut au lecteur « d’entendre » quelques tournures et expressions wallonnes très typiques ! Le résultat est un « récit de vie, raconté au jour le jour », dynamique et drôle.

J’ai aimé embarquer sur le Riveo aux côtés de cette famille, et la lecture m’a laissé une furieuse envie d’explorer le Portugal et les abords de son remarquable fleuve Guadiana.

Difficulté de lecture : *

Ce livre est pour vous si :

  • Vous aimez les récits authentiques
  • Vous avez envie d’évasion.
  • Vous êtes taraudé par la crise de milieu de vie

Le petit plus : l’auteur propose de visiter son site, https://batoriveo.jimdo.com/, où vous retrouverez notamment la carte et les photos de cet étonnant périple familial.

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Autoédition

ISBN : 978-2-322-11232-6

240 pages

Littérature belge