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La disparition de Stéphanie Mailer – Joël Dicker

« Ce n’est pas de la littérature ». C’est une phrase que j’ai entendue ou lue plusieurs fois à propos du dernier roman de Joël Dicker. Comme si certains détenaient une définition universelle du genre et étaient capables de classer les livres : celui-ci, oui ; celui-là, non.

Selon le Larousse, la littérature est « l’ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnaît une finalité esthétique ». Me voilà bien avancée. Qui donc est ce « on » ? Qui donc peut juger qu’un livre possède ou non « une finalité esthétique » ? Une telle définition multiplie les débats plutôt que de les trancher.

Alors j’ai préféré m’interroger sur ce qui me faisait aimer un livre et ai identifié trois raisons majeures :

  • Le style de l’auteur me séduit (et là, c’est très subjectif…) ;
  • L’auteur possède le don de raconter les histoires (ce n’est pas si courant) ;
  • L’auteur maîtrise les deux aspects, il captive avec ses intrigues et charme par son style (là ça devient rare, mais quand je tombe sur de tels livres, ce n’est rien de moins qu’un enchantement).

Lire un classique où l’on s’ennuie, où l’on peine à suivre les circonvolutions de phrases qui n’amènent nulle part ? Très peu pour moi. S’il faut vraiment choisir, j’opte pour les histoires.

Celles que raconte Joël Dicker me plaisent et piquent ma curiosité. Elles me plongent dans une atmosphère américaine que j’ai plaisir à retrouver livre après livre. Le romancier a l’incontestable talent de jouer avec les flashbacks sans lasser ni nuire à la compréhension. Pour moi, rien de pire que ces livres qui obligent le lecteur à passer d’une époque à l’autre dans la douleur. Dans les romans de Joël Dicker, curieusement, ces transitions se font sans peine.

J’aime aussi leurs intrigues et le rapport plus ou moins lointain qu’elles ont toujours avec l’écriture et le métier d’écrivain. « La vérité sur l’affaire Harry Québert » était en cela remarquable.

« La disparition de Stéphanie Mailer » ne déroge pas à ces caractéristiques.

Stéphanie Mailer est journaliste et aborde Jesse Rosenberg, policier sur le point d’abandonner son métier : elle a découvert que ce dernier s’est trompé lors de sa toute première enquête, vingt ans plus tôt. A l’époque, Jesse n’a pas arrêté le bon coupable. Et puis Stéphanie Mailer disparaît. L’histoire et le suspense sont lancés.

Pourtant, cette fois, je suis déçue. Ne me faites pas dire ce que je ne pense pas ; je ne regrette pas la lecture. Mais la galerie de personnages que le roman nous propose me laisse perplexe. Comme toujours, ils ont un secret, un passé lourd, parfois inavouable, des faiblesses et des envies. Ils brouillent les pistes ou font avancer l’intrigue. Mais sont-ils crédibles ?

A plusieurs reprises, le roman dérape dans un burlesque qui ne cadre pas avec l’atmosphère des romans de Joël Dicker. Les personnages manquent de nuances. Leurs traits de caractère poussés à l’extrême finissent par agacer et desservir l’intention initiale. Ainsi le portrait du critique littéraire Meta Ostrovski correspond-il parfaitement à l’idée que je me fais de certains extrémistes du monde du livre :

« – Quel est le rôle du critique alors ?

-Etablir la vérité. Permettre à la masse de trier ce qui est bon et ce qui est nul. (…) Nous sommes la police de la vérité intellectuelle. »

Mais l’ego démesuré de l’homme énerve et finit par diluer le message. Dommage.

Et puis, il faut bien l’admettre les phrases sont loin d’être parfaites. Certaines tournures écorchent l’œil. Les éditions de Fallois ont sans doute fait quelques économies à l’étape de correction. Puristes s’abstenir.

Pour autant, l’histoire demeure. Je me suis finalement laissé emporter jusqu’au final que certains disent mauvais, mais que j’ai apprécié. Pas d’enchantement donc, mais un bon moment. Attendons de voir ce que donnera le roman suivant !

Difficulté de lecture : *

Ce livre est pour vous si :

  • Vous aimez les polars qui n’en sont pas vraiment ;
  • Vous aimez les séries télé américaines ;
  • Vous voulez vous faire votre propre opinion plutôt que laisser les critiques décider de ce qu’il faut lire.

Le petit plus : le livre, bien épais, sa couverture colorée. Comme les deux précédents, je le trouve beau.

La conquête des îles de la Terre Ferme – Alexis Jenni

Je vous parle aujourd’hui d’un livre magnifique, qui pourtant ne plaira pas à tout le monde. Pour l’aimer, il faut être amateur d’Histoire et d’épopées. Vous serez alors envoûté par le récit de cette conquête et charmé par la plume d’Alexis Jenni.

Il s’agit d’Hernan Cortés, grand conquistador espagnol qui débarque à Cuba en 1519 et prenant tout le monde de court, se lance à la conquête de l’actuel Mexique. Il découvre une civilisation inconnue, et, alternant combats et duperies, asservit des peuples étonnants, bien plus raffinés qu’il n’y paraît. Montezuma, le grand empereur des Mexicas (les Aztèques) est rapidement vaincu.

Si vous vous êtes déjà intéressé à cette période à la fois glorieuse et peu reluisante de notre histoire, vous savez tout ça. Je savais tout ça. Et pourtant le roman m’a cueillie, embarquée pour un long voyage dans de lointaines contrées, et laissée sur leurs rivages, à bout de souffle.

La première force du livre est d’adopter un point de vue original, celui d’un jeune espagnol paumé, qui n’a d’autre choix que de fuir son pays pour se trouver une vie, et devient rapidement l’un des proches de Cortés. Ce choix de l’auteur lui permet d’être au plus près du conquistador, tout en ayant la possibilité de s’en éloigner et rester dans la fiction. Aucun ennui donc entre ces pages. Vous marcherez aux côtés des soldats, découvrirez avec eux un pays aussi mystérieux que menaçant et, comme eux, serez épouvanté par les mœurs d’un peuple déroutant.

« Sous l’étrangeté, je pressentais un monde qui me faisait battre le cœur. »

Mais l’auteur se permet également quelques ruptures : il opère parfois quelques incursions dans le monde des Mexicas, abandonnant notre espagnol pour, le temps de quelques pages, se glisser dans l’esprit de ces étranges autochtones. C’est alors que le choc des cultures apparaît dans ce qu’il a de plus effroyable. Et l’on aperçoit la réponse à quelques questions importantes, dont l’une, particulièrement intrigante : pourquoi diable Montezuma, grand chef de guerre et monarque redouté s’est-il laissé approcher au point de se rendre si vulnérable ?

On connaît bien la psychologie des Espagnols. Après tout, c’est encore la nôtre. Nous avons la même définition de l’honneur, et sommes animés par un sens extrême de l’individualisme, pour le meilleur et pour le pire. Mais nous ignorons les codes des Aztèques de l’époque, que le grand empereur manie avec subtilité, persuadé qu’une telle stratégie s’avèrera victorieuse. Erreur…

« (…) ils n’imaginaient pas que nous voulions tout : leurs terres, leurs corps, leurs âmes. Et que pour ça nous pouvions les tuer jusqu’au dernier. »

Ce choc des cultures est d’autant plus fascinant qu’on l’observe avec le recul de l’Histoire et l’attrait de la fiction (quand d’autres confrontations, plus actuelles, nous paraissent moins évidentes ou absolues ?).

La fiction, parlons-en. Alexis Jenni m’a enchantée par son style, à la fois imagé, peu commun et toujours à la portée du lecteur.

« Nous contournions de grands rochers velus, des masses couvertes de mousses gorgées d’eau froide, que nous effleurions avec crainte car la totalité du rocher se perdait dans le brouillard, cela pouvait être le pelage d’un animal endormi. »

L’auteur nous offre une fabuleuse épopée qui ne manquera pas de ravir tous ceux qui sont friands d’aventures. L’histoire d’Hernan Cortés et de ses conquêtes est un film à grand spectacle. L’homme est courageux, audacieux, terriblement cruel et charismatique. Ce roman est magnifique, je me répète et ne manquerai pas de l’ajouter à la pile de ceux que je garde précieusement pour en relire parfois quelques passages, exemples précieux de ce que la littérature peut offrir de meilleur.

Quelques mots sur l’auteur : professeur des sciences de la vie et de la Terre, il obtient le prix Goncourt en 2011 pour « l’Art français de la guerre », autre roman d’aventures qu’il me tarde de lire également.

Retrouvez-le sur Babelio en cliquant sur le lien suivant :

https://www.babelio.com/auteur/Alexis-Jenni/145791

Difficulté de lecture : ***

Ce livre est pour vous si :

  • Vous êtes amateur d’Histoire et d’épopées !
  • Vous recherchez dans l’Histoire ce qu’il pourrait advenir de notre propre civilisation
  • Vous vous intéressez aux relations interculturelles, à la diplomatie et tout ce qui engendre une guerre

Le petit plus : la traversée du Mexique d’alors, ses paysages contrastés et majestueux, son climat soufflant le chaud et le froid, ses populations colorées.

***

Editions Gallimard, Collection Blanche, 2017

ISBN : 978-2-07-273334-0

411 pages

Littérature française

Rencontre à « TonBookToo » !

Rencontre à « TonBookToo » !

Rencontre à « TonBookToo » !

J’ai croisé Valentine pour la première fois lors du salon du livre de Paris, en mars dernier. Le nom de son stand m’a interpelée. TonBookToo. Il faut admettre que c’est original. Une affiche annonçait : « Lire, partager, s’enrichir ». Il n’en fallait pas plus pour que je m’arrête. Bien m’en a pris. J’ai découvert un concept prometteur que Valentine a eu la gentillesse de me présenter quelques jours plus tard dans les locaux parisiens de TonBookToo.

L’idée est de connecter les passionnés de lecture, afin de mieux donner, prêter ou vendre ses livres. Il suffit de s’inscrire sur le site, d’enregistrer le contenu de sa bibliothèque puis d’interagir avec les autres membres. TonBookToo.com vous permet d’identifier les personnes proches de chez vous, prendre contact et créer un lien réel, pour discuter et faire circuler les livres. Vous pouvez ainsi établir votre propre communauté et vous rencontrer « dans la vraie vie » !

Site : www.tonbooktoo.com – Page Facebook : tonbooktooTBT

J’ai demandé à Valentine de nous en dire un peu plus…

Comment est né TonBookToo ?

Le projet est né en 2016. Arnaud Poissonnier, co-fondateur de TonBookToo, baigne depuis toujours dans l’univers du numérique solidaire et de l’économie collaborative. Il a notamment créé le site babyloan.org (leader européen du crowdfunding de micro-crédit) et se bat pour développer les entreprises à vocation sociale et sociétale. A l’époque, il est parti d’un constat : le numérique envahit tous les secteurs mais touche peu le monde du livre. Il y avait là quelque chose à creuser.

Il faut savoir qu’Arnaud est un vrai passionné : chez lui, c’est fabuleux ! Il y a des piles de livres partout, qui servent à tout, même à maintenir le lavabo ! Chez moi, c’est un peu mieux rangé mais ça déborde aussi ! Lui comme moi partageons nos livres de façon quasi instinctive. Lorsque je lis, je pense systématiquement à quelqu’un. A la personne qui pourrait être touchée par cette lecture. Il m’arrive souvent d’envoyer des photos de citations intéressantes. Je transmets tout ce que je lis. C’est une habitude que nous avons en commun.

Arnaud m’a proposé le concept : ensemble nous y avons réfléchi, et l’idée est née, petit à petit. De mon côté, j’étais libre professionnellement ; il n’y avait plus qu’à nous lancer ! Et trouver un nom à notre nouvelle activité.

Puisqu’on en parle… Ce nom surprenant, où l’avez-vous donc déniché ?

Il nous fallait une marque qui ait du sens, qui soit internationale et évocatrice. J’ai passé en revue plusieurs mots liés au concept : bibliothèque, livre, book… A force de les réciter et de farfouiller sur le web, l’expression « TonBookToo » est tombée. J’ai réalisé qu’à l’oral, c’était aussi le nom d’une ville, ça pouvait avoir du sens. Arnaud était enthousiaste. En réalité, Tombouctou, capitale du Mali, est classée au patrimoine mondial de l’humanité, abrite un ensemble de manuscrits d’une valeur inestimable et plus de 60 bibliothèques privées ! Il y a quelques années, les islamistes radicaux ont malheureusement détruit une partie des manuscrits, et le journaliste américain Joshua Hammer a retracé l’histoire incroyable de quelques habitants ayant tout tenté pour sauver ces trésors littéraires (« les résistants de Tombouctou », Joshua Hammer). Bref, tout s’emboîtait parfaitement, nous avions trouvé notre nom.

Le projet était alors sur de bons rails ?

Il restait beaucoup à faire : monter un dossier, réaliser une levée de fonds, sélectionner un développeur pour l’application et un graphiste pour le site. Nous sommes aussi passés par Ulule (site de crowdfunding) pour tester la sensibilité du public à la marque et au concept, et nous constituer une première communauté d’ambassadeurs. Je vous passe les détails. Au bout d’un an et demi, une première version du site était lancée, à destination des particuliers. Mais nous avons poursuivi la réflexion. Il fallait aller plus loin et toucher des populations en manque de lien interpersonnel mais aussi de relations à la culture et la lecture. Pourquoi pas l’entreprise ? On y passe ses journées, on y croise des collègues sans parfois bien les connaître. Pourquoi ne pas partager autre chose que des tableaux Excel et des heures de réunion ? Certaines entreprises ont une armoire bibliothèque, mais cela nécessite une certaine organisation et l’implication d’une personne gérant les emprunts. Nous avons donc adapté le concept.

Le site actuel s’adressant à la fois aux particuliers et aux entreprises a été lancé début 2018 avec un premier objectif, le salon du livre Paris.

L’événement vous a-t-il été utile ?

Oui, l’expérience a été particulièrement enrichissante. Nous avions une belle marque, il fallait aller au contact du public. Les gens sont noyés sous les informations ; nous devions nous faire connaître. Nous devions échanger avec les personnes acceptant de s’inscrire et celles adhérant au concept mais ne souhaitant pas franchir le pas. Il était important de connaître leurs attentes. Bien sûr notre stand n’a pas été bondé pendant les quatre jours qu’a duré le salon, mais nous avons fait de très belles rencontres. L’ambiance était plutôt bon enfant.

Plusieurs éditeurs sont venus nous parler. Pourtant beaucoup nous avaient mis en garde : « vous allez vous les mettre à dos, vous êtes concurrents », etc. Eh bien non ! Nous représentons surtout une offre complémentaire. De toute façon, ce qu’on fait, ça existe déjà ! Il existe des sites qui revendent des livres d’occasion, des sites qui louent des livres, des sites qui donnent des livres, des sites qui troquent des livres… Et des réseaux sociaux autour du livre. Nous avons simplement écarté ce dernier aspect car c’est un métier à part entière, et regroupé les différents modes de transaction : je vends, je prête, je donne. Avec en prime la création d’une vraie rencontre, en face-à-face. Nous servons d’intermédiaire. Il s’agit de remettre le numérique au service du papier et de l’être humain. Le replacer dans son rôle d’outil, d’accélérateur de partage. Nous voulons aider à créer du « vrai lien ».

Au départ, il y a un peu d’effort à fournir : enregistrer les 150 livres que vous avez à la maison, convenir de rendez-vous, puis accepter d’attendre 5 minutes dans le métro que l’autre personne arrive pour lui remettre le livre promis. Et le tour est joué ! Autre exemple : vous pouvez échanger vos lectures dans les réunions de famille si vous créez une communauté au sein de votre cercle privé. TonBookToo vous permet de visualiser la bibliothèque de vos contacts et demander l’accès à des livres qui, sinon, continueraient à prendre la poussière jour après jour !

Le service est aujourd’hui proposé à 19€ pour une année complète, un peu comme une inscription à la bibliothèque. Pour les entreprises, le tarif varie en fonction du nombre de salariés.

Et la suite ? Comment voyez-vous l’avenir du site ?

Les idées ne manquent pas. Nous pensons par exemple à impliquer les librairies de quartier pour les aider à dynamiser leurs activités. Certaines personnes aiment échanger les livres mais n’en continuent pas moins à acheter du neuf. De toute façon, il faut bien renouveler l’offre ! Mais cet aspect n’est pas encore développé, c’est à venir…

Le plus urgent aujourd’hui est de collecter les retours des premiers utilisateurs. Il y a de nombreux aspects à améliorer, notamment l’application pour Smartphone. Aujourd’hui, elle permet surtout de scanner les livres (c’est plus rapide que via le site), et valider les transactions. Au moment où vous remettez un livre, vous validez l’opération sur votre téléphone et l’ouvrage disparaît de votre bibliothèque. Mais nous voulons encore améliorer cette appli en permettant la création des comptes personnels sans passer par le site. Bref, il faut rester à l’écoute, il y aura encore de nombreux changements positifs !

Vous êtes vraiment passionnée ! Je suis donc très curieuse, que lisez-vous ?

Je ne suis venue à la lecture que sur un tard. J’ai même fait des études littéraires sans lire un seul bouquin de toute ma scolarité ! Je lisais quelques pages au début, quelques pages au milieu, puis le dernier chapitre. Pour le reste, j’étais très douée pour inventer des histoires… [Rires]

Mais c’est vrai, aujourd’hui, je suis passionnée. Le premier livre qui m’a happée, c’était une dystopie : « la sélection », de Kiera Cass. En gros, c’est un mélange de Miss France et de « Hunger Games » ! Le monde a explosé, il s’est reconstruit en faisant les mêmes erreurs et la famille royale organise une sélection pour établir des alliances, etc. C’est formidable !

Malheureusement les dystopies ne se trouvent qu’au rayon ados. Il y en a peu de vraiment élaborées. Il y a « les anciennes », comme « 1984 » de Georges Orwell. Mais ensuite on se dirige rapidement vers la science-fiction. Je préfère la vraie dystopie. J’ai découvert ce genre grâce à ma sœur, qui en est fan. Bien sûr, nous nous prêtons nos découvertes…

Et puis j’aime aussi les romances, celles qui sont particulièrement cyniques et épicées. Plus c’est ridicule, mieux c’est ! Ça me fait rire ! Dans le genre, la série des « Beautiful » (Christina Lauren) est très connue ; les trois premiers sont bons, mais le reste… J’aime aussi la série des « Fight for love » (Kary Evans) qui nous emmène dans l’univers de la boxe. Ou bien les romans « Intrépide », « Insatiable », « Indécise » (S.C. Stephens). Là, c’est l’univers de la musique. Ce que j’aime, c’est qu’à chaque fois l’histoire se tisse et l’auteur parvient à nous plonger dans des mondes que l’on ne connaît pas. C’est ma manière de voir la lecture et le divertissement en général : je recherche ce qui me sortira du quotidien.

Y a-t-il un livre qui vous ait particulièrement marquée ?

Oui, « la liste de mes envies » de Grégoire Delacourt. Je l’ai lu en deux heures et j’ai pleuré du début à la fin ! Ensuite, je prête et je fais pleurer les copines…

Il y a aussi « Et puis, Paulette », de Barbara Constantine. C’est génial ! C’est l’histoire d’une grand-mère qui ne peut plus se débrouiller toute seule et qui va se lier avec un voisin, une jeune fille paumée, un gars dans les travaux agricoles… Créer du lien… Encore et toujours !

Si vous étiez l’héroïne d’un roman, qui seriez-vous ?

Je serais l’héroïne d’une dystopie ! Fatalement !

Ecrivez-vous ?

Je n’y arrive pas ! J’ai des millions d’histoires en tête, j’adore ça, j’aimerais écrire. Mais je ne parviens pas à coucher mes idées sur le papier. Dans mon boulot, au quotidien, je suis très douée pour corriger, réorganiser, auditer, tout ce que vous voulez, mais partir d’une page blanche, ce n’est pas possible. Je bloque…

Que souhaitez-vous transmettre à travers toutes vos activités ?

Transmettre… C’est partager. Lorsque quelque chose s’impose à nous, en bien ou en mal, on a toujours tendance à penser qu’on est seul. Ça nous arrive et on ne parvient pas à en parler. On n’ose pas déranger les gens dans leur vie, dans leur propre mouvement. Et puis un jour, on se rend compte que d’autres personnes ont vécu la même chose que nous. Et on se dit : « si je l’avais rencontrée à ce moment-là, ma vie se serait déroulée autrement. »

Et je trouve que la lecture, et le fait de partager ce qu’on a aimé, c’est le premier pas vers l’arrêt de ce cercle vicieux où l’on se sent seul en permanence.

***

Jolie philosophie, n’est-ce pas ?

TonBookToo, c’est aussi une équipe. Avant de repartir, j’ai encore glané quelques conseils de lecture intéressants…

Mathilde, responsable digital, me confie avoir particulièrement aimé « La vie secrète des arbres », de Peter Wohlleben. Un ouvrage scientifique parfaitement vulgarisé révolutionnant notre perception des arbres…

Anne, responsable commerciale, aime les livres de Jean-Christophe Grangé, et particulièrement « Miserere ». Elle lit également de nombreux auteurs autoédités, dont les livres sont aujourd’hui plus accessibles grâce au numérique.

Une ambiance à la fois dynamique et studieuse… Si le site TonBookToo permet d’aussi belles rencontres, il n’y a plus à hésiter ! Pourquoi ne pas vous inscrire et créer votre communauté, près de chez vous ? Je viens de le faire. Avec un peu de chance, il y aura matière à écrire bientôt un nouvel article ?