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Trois livres qui parlent de mer et de voiliers

Le vieil homme et la mer – Ernest Hemingway

Qu’on soit ou non attiré par elle, la mer fascine. Ses vagues hypnotisent ou terrifient. Elle est impitoyable et belle comme la vie. Ou peut-être comme la mort.

C’est ce qu’expérimente Santiago depuis de longues années, et surtout le lendemain de ces quatre-vingt-quatre jours de pêche sans aucune prise. Le gaillard se fait vieux, vit dans un grand dénuement et semble désormais porter la poisse aux autres pêcheurs. C’est pourquoi le petit Manolin n’a plus le droit de partir en mer avec son vieil ami. Il faut que ses heures soient plus rentables.

Alors cette fois, Santiago part seul, plus déterminé que jamais à attraper un gros poisson. Un très gros poisson. Il harponne un marlin, et le combat commence.

« Le vieil homme et la mer » est un classique, l’œuvre la plus connue de l’auteur, qui lui valut le prix Nobel de littérature en 1954. Mais pourquoi donc ? En effet, le livre démarre lentement, de façon un peu simpliste. Franchement, quel est l’intérêt de suivre les mouvements lents d’un tel pêcheur ?

Et puis le poisson est ferré. Il tire la barque au large à la force de puissantes nageoires. Plus les pages défilent, moins on lâche le livre. On se dit pourtant que le combat est perdu d’avance : que peuvent de vieilles mains et un dos abîmé contre la vigueur d’un poisson de six mètres ? C’est mal connaître le pêcheur déterminé. Allégorie du courage. Avec une dose d’orgueil.

« Faut bien dire que c’est pas juste, pensa-t-il, mais je lui ferai voir tout ce qu’un homme peut faire, et tout ce qu’un homme peut supporter. »

Qu’adviendra-t-il de ce pêcheur volontaire ? Celui qui, chaque jour, prouve qu’il est possible d’accomplir l’inimaginable avant que la mort n’ait le dernier mot. Celui qui transmet à l’enfant ce (sage ?) enseignement. Arrivera-t-il à bon port ?

« Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson. »

Difficulté de lecture : *

Ce livre est pour vous si :

  • Vous êtes de ceux qui ne lâchent pas prise
  • Vous voulez lire un classique sur la plage sans trop vous prendre la tête
  • Vous aimez l’écriture simple et puissante

Le petit plus : une nouvelle traduction (de Philippe Jaworski, professeur de littérature américaine) vient d’être publiée, en mai 2017. Les amateurs la disent plus proche et fidèle au texte original. Je n’ai lu que la première, celle de l’académicien Jean Dutourd. Les puristes pourront s’amuser à comparer !

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-culture/nouvelle-traduction-pour-le-vieil-homme-et-la-mer-ultime-roman-d-hemingway-25-04-2017-6888723.php

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Prix Nobel de littérature 1954

Paru aux éditions Gallimard, 1952, pour la traduction française

Folio : ISBN : 978-2-07-036007-9

149 pages

Titre original : the Old Man and The Sea (Traduit de l’américain par Jean Dutourd)

Littérature américaine

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Soudain, seuls – Isabelle Autissier

Difficile de parler de mer ou d’océan sans, tôt ou tard, évoquer le mythe de Robinson. J’aurais pu vous parler du livre de Daniel Defoe (en fait, non, je ne l’ai pas encore lu), mais j’ai préféré évoquer ici une version plus moderne de cette fameuse histoire.

« Soudain, seuls » est le récit d’un naufrage. Celui d’un jeune couple parti faire le tour du monde en voilier. Les deux aventuriers amateurs se retrouvent coincés sur l’île de Stromness, au large du Cap Horn et de la Patagonie. C’est un endroit sauvage et froid où passent seulement quelques scientifiques de temps à autre. Successivement station de pêche à la baleine puis atelier de réparation pour la flotte des pêcheurs, le lieu est devenu réserve naturelle protégée, ce qui le rend plus désert encore.

Les deux naufragés, Ludovic et Louise, n’y trouvent que peu de ressources : les ruines rouillées et dépouillées de l’ancienne usine, des manchots, des oiseaux, des otaries, des éléphants de mer, des rats. La végétation est quasi inexistante. Il va pourtant falloir survivre.

« Il regarde autour de lui et pense que rien, pas un vol d’oiseau, pas une vague, pas un brin d’herbe, rien ne changera s’ils disparaissent ici. Le vent aura tôt fait de balayer l’empreinte de leurs pas. »

Quel sera leur plus grand défi ? Trouver de quoi manger ? Se réchauffer ? Ou bien sera-t-il d’une nature différente ? Un couple isolé sur une île. Deux personnages aux caractères et aspirations bien différents. Que devient l’amour lorsque la survie est en jeu ?

Isabelle Autissier était déjà connue pour ses exploits en tant que navigatrice et son engagement auprès de WWF France (World Wild Fund for Nature). Avec ce roman elle nous dévoile son talent d’écrivain. Talent certain et remarquable.

Difficulté de lecture : **

Ce livre est pour vous si :

  • Vous aimez la nature sauvage
  • Vous aimez les histoires de survie
  • Vous aimez aussi les histoires d’amour qui finissent bien. Ou pas.

Le petit plus : vous pouvez découvrir des photos de l’île de Stromness (à ne pas confondre avec son homonyme écossaise) en cliquant sur le lien suivant : http://www.kuriositas.com/2014/05/stromness-abandoned-whaling-station-of.html

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Paru aux éditions Stock, la Bleue, 2015

ISBN : 978-2-234-07743-0

252 pages

Littérature française

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Et si on partait ? – Valérie Bihain-Renard

Changement de genre et de style. Je plonge dans un livre autoédité. Rien à voir me direz-vous ? C’est vrai, et c’est tout l’intérêt.

« Et si on partait ? » Aucun drame maritime entre ces pages. Tout au plus quelques attaques sournoises de Monsieur « Mal de Mer ». Mais surtout le journal de bord haut en couleurs d’une famille relevant un défi pas banal.

C’est donc l’histoire vraie d’une année sabbatique. Cette fameuse année dont rêvent de nombreux quadragénaires, douze mois de légèreté pour trouver un second souffle et freiner la course du temps.

Valérie et Frédéric achètent un voilier modeste, quittent la Belgique où ils résident et emmènent leurs deux enfants le long des côtes espagnoles et portugaises, à la découverte d’un mode de vie différent. Quelques mètres carrés et les moyens du bord, au sens littéral du terme !

« Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’avec le strict minimum sur le bateau. Et ça c’est un apprentissage précieux. Se contenter de peu pour être heureux. »

De plage en ponton, on suit la famille, au gré du vent capricieux, au fil de rencontres surprenantes. C’est toute la vie des petits ports côtiers que l’on découvre, la solidarité et le réseau des passionnés de voile et de voyages. Une ambiance qui finit par convaincre les plus terriens des lecteurs !

« Il est des rencontres qui vous laissent une marque indélébile. »

Le style n’est pas commun, l’auteure écrit comme elle parle, ce qui vaut au lecteur « d’entendre » quelques tournures et expressions wallonnes très typiques ! Le résultat est un « récit de vie, raconté au jour le jour », dynamique et drôle.

J’ai aimé embarquer sur le Riveo aux côtés de cette famille, et la lecture m’a laissé une furieuse envie d’explorer le Portugal et les abords de son remarquable fleuve Guadiana.

Difficulté de lecture : *

Ce livre est pour vous si :

  • Vous aimez les récits authentiques
  • Vous avez envie d’évasion.
  • Vous êtes taraudé par la crise de milieu de vie

Le petit plus : l’auteur propose de visiter son site, https://batoriveo.jimdo.com/, où vous retrouverez notamment la carte et les photos de cet étonnant périple familial.

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Autoédition

ISBN : 978-2-322-11232-6

240 pages

Littérature belge