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L’autoédition, comment ça marche ? Démonstration avec BoD (Books on Demand)

Avez-vous un rêve d’enfant ? De ceux que l’on croit inaccessibles mais qui ressurgissent parfois au beau milieu de la routine quotidienne ?

J’ai longtemps eu l’envie secrète d’écrire un livre. Je lis depuis mes six ans et ai toujours admiré les auteurs qui parvenaient à m’embarquer dans leurs mondes imaginaires. Pour moi, l’Ecrivain était une sorte de Grand Homme (au sens générique du terme puisque je lis indifféremment des auteurs masculins ou féminins), juché sur un piédestal, touché par la grâce, à la compétence innée et au style travaillé.

Et puis les années 2000 sont arrivées, avec leurs révolutions technologiques et les possibilités infinies d’Internet. Les blogs se sont multipliés sur la toile offrant informations et formations de tous types, ainsi que de nombreuses bêtises ! Mais j’ai réalisé que l’on pouvait tout apprendre. Y compris l’écriture. Mieux, il devenait possible de faire imprimer un livre à un seul exemplaire si besoin, à un prix étonnamment bas, même en étant le plus parfait inconnu (merci aux techniques modernes d’imprimerie, Gutenberg doit être impressionné par le développement de son idée initiale).

L’autoédition était née.

Bien sûr, ce n’est pas une solution miracle. L’autoédition a ses codes, ses pièges et ses défis ! C’est pour en savoir plus que je me suis rendue à une journée d’information organisée récemment par BoD (Books on Demand), prestataire de services pour auteurs et éditeurs, qui facilite la pratique de l’autoédition.

Qu’entend-on exactement par autoédition ?

La chaîne du livre est très complexe. Dans les grandes lignes, disons qu’il existe trois grands modes d’édition que l’on peut résumer ainsi :

  • L’édition à compte d’éditeur : c’est la formule classique. L’auteur cède ses droits, l’éditeur s’engage à publier le livre et prend en charge tout le processus, lecture, corrections, fabrication, diffusion et promotion. L’auteur est rémunéré en fonction des ventes et de son contrat ;
  • L’édition à compte d’auteur : l’auteur reste propriétaire de ses droits mais prend en charge les coûts de fabrication et de publicité. L’éditeur ne gère que la partie technique et la diffusion. Ce dernier ne prend guère de risques et il semble que l’auteur rentre rarement dans ses frais ;
  • L’autoédition : l’auteur se charge de tout et reste seul décisionnaire. C’est l’option la plus intéressante en termes financiers (peu d’intermédiaires), mais également la plus difficile (il faut réussir à vendre).

Difficile ? Oui, parce que l’édition est un métier et le monde du livre une nébuleuse plutôt hermétique. C’est là que des prestataires comme BoD entrent en piste.

Qu’est-ce que BoD ?

BoD a vu le jour il y a vingt ans et s’est peu à peu développé dans de nombreux pays d’Europe, Allemagne, Suisse, Autriche, puis les pays nordiques et la France. L’entreprise aide les auteurs et éditeurs à publier leurs livres. A ce jour, leurs serveurs proposent près de 2 millions de livres et environ 30 000 eBooks. Suivez le lien pour en savoir plus : https://www.bod.fr/sur-bod.html

Concrètement, l’entreprise facilite la vie des auteurs indépendants. Vous écrivez un livre, le relisez, le corrigez. Vous travaillez la mise en forme en utilisant, ou non, les outils mis à disposition par BoD. Vous choisissez le papier, le format, réalisez la couverture. Vous définissez le prix auquel vous souhaitez vendre votre livre (et donc la marge qui vous sera reversée par l’entreprise à chaque vente). Vous chargez le fichier du livre et toutes les informations nécessaires sur le site. Selon les options choisies, BoD imprime à la demande, se charge du dépôt légal à la BNF (Bibliothèque Nationale de France) et vous transmet le numéro ISBN qui permet d’identifier le livre de façon officielle (les chiffres et le code barre sur les quatrièmes de couverture). Votre œuvre finale figurera sur leur site, dans le catalogue des librairies et de nombreuses boutiques en ligne. Lorsqu’un libraire souhaitera le commander, il pourra s’adresser à la Sodis, l’une des plus grandes sociétés de distribution française.

C’est tout ?

Certainement pas ! Là démarre la partie la plus intense du travail ! Il vous reste à organiser la promotion… Le blog de BoD vous donne quelques conseils : visite des librairies, dédicaces dans les salons ou les évènements locaux, annonces dans les réseaux sociaux, lancement d’un site dédié, bouche-à-oreille, etc. Les moyens modernes ne manquent pas. Vous pensiez que l’écriture représentait l’essentiel du projet ? Détrompez-vous. L’auteur indépendant est un businessman et maîtrise le marketing.

Décourageant ?

Parfois. Mais nombreux sont les auteurs qui souhaitent surtout donner une forme physique à leurs écrits et connaître le bonheur indicible de tenir leur livre entre les mains. Bonheur à la portée de tous puisqu’il ne coûte que quelques euros. Ensuite, advienne que pourra. Le livre se vendra ou non. Si pour vous, l’essentiel n’est pas là, l’autoédition (via BoD ou d’autres sociétés présentes sur le marché) est la solution idéale !

Et comment s’est passée cette journée-atelier ?

L’atelier est organisé dans un espace de co-working, en plein cœur de Lille. La journée démarre par un café et quelques douceurs offertes. C’est l’occasion d’amorcer la discussion avec les autres participants, découvrir leur parcours et leurs projets. Un auteur nous explique ses déboires financiers avec un éditeur… à compte d’auteur (le sien en l’occurrence).

 

Puis la formation commence avec une multitude de conseils liés à l’élaboration d’un livre : la relecture, la correction, la mise en page, la couverture. Le temps passe sans que personne ne s’en rende compte. A la pause déjeuner, les groupes se forment et s’absentent pour un repas convivial dans les brasseries environnantes. Aucun temps mort ! 14h, les présentations redémarrent. L’après-midi est consacré à la promotion et la communication autour du livre. Puis se termine par une table ronde avec deux auteurs ayant sauté le pas et partageant leur expérience.

Au long de la journée, l’ambiance est conviviale. Les questions fusent et les réponses suivent. L’interactivité est de mise. L’équipe BoD est à l’écoute et d’une bienveillance particulièrement agréable. Pas de publicité pour les services de l’entreprise (il faut même insister pour obtenir leur description précise), là n’est pas l’objet affiché. L’idée est d’accompagner les auteurs pour qu’ils osent se lancer. Les présentations sont pragmatiques : des trucs, des astuces, des conseils, les pratiques efficaces.

Elodie, Gwendoline, Cécile, Julie et Anaïs, au cas où vous liriez cet article, j’en profite pour vous remercier ! Merci aussi à Flore et Valérie, les deux auteurs ayant parlé de leur expérience.

Et après ?

Je suis repartie avec quelques contacts, des personnes sympathiques qui, comme moi, explorent le monde littéraire et tentent leur chance. Après cette journée, l’aventure commence. J’ai déjà testé l’autoédition pour un récit de famille. En faisant des erreurs et y passant un temps démesuré. Démesuré mais bien employé, je ne regrette pas. Et pourquoi pas une nouvelle tentative ?

Et vous, êtes-vous de ceux qui ont un manuscrit caché quelque part, dans un tiroir ?

L’insoutenable légèreté de l’être – Milan Kundera

J’ai enfin compris pourquoi tout le monde parle de L’insoutenable légèreté de l’être avec autant de passion ! C’est un roman atypique qui, je trouve, ne ressemble à aucun autre.

D’un extrême à l’autre

Milan Kundera nous parle de Tereza et Tomas, deux êtres qui s’aiment dans l’ancienne Tchécoslovaquie, à la fin des années soixante. Bien sûr les choses sont loin d’être aussi simples, lui est volage, elle est jalouse. Tous deux comprennent le point de vue de l’autre mais ne veulent pas l’accepter. Ils oscillent entre légèreté et pesanteur, chacun hésitant entre sa nature profonde et là où son compagnon le pousse.

Ils croisent le chemin de Sabina et Franz qui entretiennent une relation adultère inédite, elle tenant à sa liberté plus qu’à tout autre chose, lui l’idéalisant à l’extrême.

Et l’auteur de s’interroger sur l’insoutenable légèreté de nos vies, de l’amour et de l’histoire des hommes. Il constate à quel point nous n’avons pas droit à l’erreur puisque nous ne vivons qu’une fois, et « une fois ne compte pas. Une fois c’est jamais. » Chaque jour nous écrivons le brouillon de notre existence, sans pouvoir le corriger.

« L’homme, parce qu’il n’a qu’une seule vie, n’a aucune possibilité de vérifier l’hypothèse par l’expérience de sorte qu’il ne saura jamais s’il a eu tort ou raison d’obéir à son sentiment.»

Philosophie, humour et poésie

Milan Kundera évoque ainsi bien d’autres notions dans le roman, qu’il est intéressant de découvrir au fil des pages. Si vous souhaitez en savoir plus, je vous encourage à lire le livre, puis parcourir les nombreuses analyses disponibles sur le web. Je vous recommande notamment le texte suivant, abordable pour qui est, comme moi, ignorant de la philosophie : http://littexpress.over-blog.net/article-milan-kundera-l-insoutenable-legerete-de-l-etre-102957127.html

L’insoutenable légèreté de l’être est un mélange d’humour et de notions philosophiques qui aurait pu se transformer en cynisme grinçant s’il n’était enrobé de poésie. Le résultat est une jolie réflexion sur quelques thèmes universels, l’amour, la fidélité, la place de l’homme sur cette terre et la trace qu’il y laisse.

« Pour qu’un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s’y rejoignent dès le premier instant comme les oiseaux sur les épaules de Saint François d’Assise. »

Quelques pages d’histoire

Par ailleurs, cette lecture aura été pour moi l’occasion de me replonger dans l’histoire du XXe siècle et la période communiste d’après-guerre. L’auteur est tchèque mais finira par être déchu de sa nationalité en raison de ses idées et ses œuvres dissidentes. Il trouve refuge en France en 1975, où il enseigne et poursuit ses publications. Dans ce roman, il nous décrit le printemps de Prague (1968), l’invasion soviétique et la difficulté de vivre sous un tel régime.

« Les régimes criminels n’ont pas été façonnés par des criminels, mais par des enthousiastes convaincus d’avoir découvert l’unique voie du paradis. »

Il nous donne sa célèbre définition du kitsch, un « masque de beauté » utilisé par le communisme pour cacher ses exactions.

« Le goulag peut être considéré comme une fosse sceptique où le kitsch totalitaire jette ses ordures. »

Cette fraction d’histoire est récente et le net fourmille d’informations et de photos d’époque :

http://www.ina.fr/video/VDD08003521

Vous y trouverez même un reportage étonnant retraçant cette fameuse marche au Cambodge, évoquée dans le roman :

https://www.youtube.com/watch?v=ROFyS2dRFjQ

En résumé, L’Insoutenable légèreté de l’être est un roman riche : il vous fera réfléchir, apprendre, et découvrir un style unique, à la fois beau et profond.

Ce livre est pour vous si :

  • Vous voulez lire de la philosophie sans vous prendre la tête !
  • Vous voulez vous cultiver
  • Vous aimez les jolies phrases

Difficulté de lecture : ***

***

L’Insoutenable légèreté de l’être – Milan Kundera
Paru aux éditions Gallimard en 1984, (pour la première publication et traduction française)
ISBN : 978-2-07-038165-4 (nouvelle édition revue par l’auteur)
467 pages
Titre original : NESNESITELNA LEHKOST BYTI
Traduit du tchèque par François Kérel

2084 – Boualem Sansal

L’Abistan est l’une des pires dictatures religieuses qu’il est possible d’imaginer. Ses dirigeants, les mystérieux Honorables, ont usé de tous les moyens manipulateurs pour transformer leur peuple en bêtes de somme asservies et apathiques. Dans l’unique but, non d’honorer leur Dieu (Yölah) et son « délégué » (Abi), mais bien d’assouvir leur soif de pouvoir et de confort.

« vivre dans un pareil système n’était pas vivre, c’était tourner à vide. »

Ils ont honteusement détourné, déformé, radicalisé une religion préexistante pour en inventer une nouvelle, totalement pensée pour décérébrer les croyants et leur ôter toute velléité de réflexion individuelle, sans même parler de révolte.

« le mal qui s’oppose au mal devient le bien, et le bien est l’expédient parfait pour porter le mal et le justifier. »

Tout y est : la légende fondatrice (2084 en est la date, mais personne ne sait à quoi elle correspond vraiment, il suffit de la vénérer), l’anéantissement de tous les mondes qui ont précédé, l’oubli de l’Histoire, la promesse d’un au-delà paradisiaque, chaque seconde de vie entièrement régentée et dictée par une infinité de règles absurdes, l’éducation remaniée pour ne rien apprendre d’autre que l’esclavage, le lavage de cerveau permanent, la propagande, la guerre sainte et ses kamikazes, la délation, la violence extrême, la terreur.

« Le système touffu des restrictions et des interdits, la propagande, les prêches, les obligations cultuelles, l’enchaînement rapide des cérémonies, les initiatives personnelles à déployer qui comptaient tant dans la notation et l’octroi des privilèges, tout cela additionné avait créé un esprit particulier chez les Abistani, perpétuellement affairés autour d’une cause dont ils ne savaient pas la première lettre. »

Il manque en réalité l’essentiel : aucun message d’amour ou d’apaisement. Cette pseudo-religion n’est utilisée que comme prétexte, ainsi que le faisait Orwell avec le communisme dans « 1984 ». Il s’agit en réalité de pouvoir et de soumission. Ce livre est la parfaite caricature des pratiques dictatoriales les plus infâmes.

Pourtant, en Abistan, un homme se met à douter : Ati est encore loin de la révolte, mais il se pose des questions et cherche à comprendre. Dans cette fable un peu burlesque, l’auteur nous décrit avec humour le cheminement de son personnage, son exploration de ce monde presque mort, sa façon d’entrevoir un ailleurs.

« Il s’était rendu coupable de haute mécréance, un crime par la pensée, il avait rêvé de révolte, de liberté et d’une vie nouvelle au-delà des frontières. »

Bien sûr, dans le contexte actuel et son expansion des fanatismes, le livre résonne comme une alerte. L’avertissement de l’auteur, en contre-pied, en renforce la portée :

« Dormez tranquilles, bonnes gens, tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle. »

C’est pourquoi je retiendrai l’idée qui me parle le plus. En Abistan, la langue officielle et obligatoire est l’abilang. C’est une sorte de dialecte simpliste, dont les mots ne comportent qu’une syllabe, parfois deux, une collection « d’onomatopées et d’exclamations, au demeurant peu fournies », qui empêche « de développer des pensées complexes et d’accéder par ce chemin à des univers supérieurs ».

Il faut maintenir le peuple dans l’ignorance et bloquer la diffusion des pensées, mieux, transformer ces dernières en une bouillie sans consistance et surtout sans danger. Quel meilleur moyen que de réduire le langage et les mots ? Les seuls écrits sont désormais le livre sacré, unique, et les documents administratifs. Terrifiant. Orwell avait décrit le même procédé en inventant la novlangue.

Que faire alors ?

Mon message, à sa modeste échelle, est toujours le même : continuons à lire varié, écrire beaucoup, transmettre passionnément.

Difficulté de lecture : ***

Ce livre est pour vous si :

  • Vous voulez lire une version moderne de « 1984 »
  • Vous n’avez pas peur des styles touffus
  • Vous voulez réfléchir aux grands thèmes du libre arbitre, de la liberté, du Bien et du Mal

***

Paru aux éditions Gallimard, 2015

ISBN : 978-2-070149933

288 pages

Grand prix du roman de l’Académie française 2015

Littérature algérienne

Deux aventuriers d’exception : Mike Horn et Bernard Ollivier

Deux aventuriers d’exception : Mike Horn et Bernard Ollivier

Vouloir toucher les étoiles – Mike Horn

Il y a des hommes dont les rêves dépassent les sommets de l’Himalaya. Des hommes qui repoussent sans cesse leurs limites, non par orgueil, mais simplement pour vivre plus intensément. Des hommes dont les exploits sont étourdissants.

Mike Horn est de ceux-là.

Vous avez peut-être déjà croisé son visage dans les médias. Au fil des ans sa notoriété a grandi, tant ce qu’il a accompli ne pouvait passer inaperçu. Et si j’use et abuse des superlatifs, c’est que je suis restée époustouflée par son dernier livre « Vouloir toucher les étoiles ».

L’aventurier nous y raconte son dernier pari (par « dernier », j’entends « le dernier en date » : nul doute qu’il y en aura d’autres !) : enchaîner quatre 8000 sans cordes et sans oxygène. 8000 ? C’est ainsi qu’il nomme les sommets de plus de huit mille mètres d’altitude. Les pics de l’Himalaya ne se laissent pas facilement approcher et rares sont les élus qui parviennent sur le toit du monde. Avalanches, crevasses, chutes de pierre, froid mortel, manque de pression et d’oxygène, folie des hommes ; le danger est à chaque pas. L’auteur est alpiniste débutant (c’est lui qui le dit) mais ne manque pas de ressources. Il puise dans son expérience unique de la nature, des éléments et de son propre corps. Il grimpe. Il regarde le ciel. Et puis il redescend.

« C’est ma règle de vie désormais : partir pour revenir. »

Redescendre, rentrer vivant, retrouver les siens : il n’y a pas d’autre option ! Avez-vous une idée du nombre d’aventuriers, parfois malchanceux, parfois inconscients qui, chaque année, vont au bout de leur passion et ne reviennent jamais ?

« La présence de la mort renforce le goût de la vie. »

Entre deux chapitres de haute montagne, Mike Horn retrace son enfance, son parcours hors du commun et ses débuts en tant que spécialiste de l’extrême. Une histoire passionnante et touchante. Plus qu’un récit de vie, c’est une philosophie qu’il nous livre.

« Partir à l’extérieur, le plus loin possible, au-delà du mur, pour m’enrichir de l’intérieur, voilà qui donne un sens profond à mon existence. »

Quelques phrases simples et sans fioritures. Des principes de vie authentiques et inspirants.

« Chaque pas devient pénible mais on le réalise avec le seul plaisir de se surpasser. On apprend à aimer les choses que l’on trouve difficiles. »

« Le seul moteur, c’est la volonté. Une volonté tenace, granitique, absolue. »

Au fil des kilomètres marchés, nagés ou escaladés, l’homme a pris conscience de la fragilité de la nature. Ses voyages ont trouvé un autre but : transmettre aux générations futures. Leur léguer une terre saine et l’envie de la préserver. Ni grands discours ni vaine culpabilisation : Mike Horn emmène les jeunes aux quatre coins de la planète pour leur montrer plutôt que théoriser. A n’en pas douter, une méthode plus efficace que bien des promesses politiques !

« Les dangers de la nature ne sont rien comparés aux dangers humains. »

Dans l’interview suivante, vous l’entendrez parler de ses défis et ses motivations : Interview Mike Horn

Difficulté de lecture : *

Ce livre est pour vous si :

  • Vous aimez l’aventure et le dépassement de soi
  • Vous aimez les histoires de haute montagne, vous voulez en savoir plus sur les dangereux records d’alpinisme
  • Vous voulez voyager, respirer l’air frais et prendre un bon bain de nature

Le petit plus : envie de rentrer, mais pas tout de suite ? Vous pouvez réembarquer pour « Latitude zéro » (son tour du monde le long de la ligne d’équateur, en solo et non motorisé), ou « Conquérant de l’impossible » (son tour du cercle polaire arctique). Entre autres ! http://www.mikehorn.com/

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Paru chez XO Editions, 2015

ISBN : 978-2-266-27351-0 (Pocket)

251 pages

Inclus un cahier photos

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Longue marche – Bernard Ollivier

  • Traverser l’Anatolie – Tome 1
  • Vers Samarcande – Tome 2
  • Le vent des steppes – Tome 3

Je profite de cet intermède « aventures » pour vous parler de la longue marche entreprise par Bernard Ollivier il y a quelques années. Tellement longue qu’elle se déroule en trois tomes. Ces livres, je ne les ai pas lus, je les ai dévorés !

L’homme a déjà la soixantaine et entame sa retraite lorsqu’il décide de parcourir, seul et à pied, la mythique route de la soie, d’un bout à l’autre de l’Asie, d’Istanbul à Xian, en Chine. Il vient déjà d’arpenter le chemin de Compostelle et ne compte pas s’arrêter là : il veut aller à la rencontre « des hommes et des civilisations ».

« Et quel chemin est plus inspiré, ardent, porteur d’histoire, que la route de la Soie ? »

12 000 kilomètres sur quatre étés. Les pauses de l’hiver lui permettent de retrouver les siens… et panser ses blessures.

Bernard Ollivier traverse des pays à la fois dangereux et accueillants. Des pays méconnus dont les Occidentaux ignorent tout des coutumes et de l’histoire. Turquie, Iran, Türkmenistan, Ouzbekistan, Chine. Des pays tout aussi inquiétants qu’attirants.

Il repousse ses limites, les pieds abîmés et cloqués, souvent accablé de chaleur, parfois malade ou envahi de solitude. Il affronte les chiens sauvages et les déserts. Il balaie toute l’étendue des comportements humains : violence, trahison, cupidité, suspicion, indifférence, jusqu’à la générosité la plus désintéressée. Il rencontre des hommes et des femmes simples, attentifs et curieux, le cœur sur la main. C’est aussi l’âme humaine qu’il explore au fil des kilomètres.

La marche agit sur l’auteur comme une thérapie. Au seuil de la retraite, il aborde le dernier pan de sa vie et a toujours soif de découverte.

« Ceux qui veulent mourir dans leur lit et ne s’en éloignent jamais sont déjà morts. »

Ce long cheminement lui permet de rêver et s’interroger. Tel un Mike Horn plus tranquille mais tout aussi déterminé, il va de l’avant, avec lenteur, et se perd hors des sentiers balisés de la vie moderne.

« Le voyage à pied, solitaire, place l’homme face à lui-même (…) Les pèlerins se considèrent presque toujours changés après une très longue marche. C’est qu’ils y ont rencontré une part d’eux-mêmes qu’ils n’auraient sans doute jamais découverte sans ce long face-à-face. »

Ce moment de réflexion unique et précieux, il veut en faire profiter aux adolescents en perdition. En 2000, Bernard Ollivier crée l’association Seuil, qui aide de jeunes délinquants à retrouver leur équilibre après « une longue marche » de quatre mois en pays étranger. Les droits d’auteur des trois livres permettent de financer le projet (http://assoseuil.org/)

Là encore, cette philosophie du dépassement de soi trouve son but ultime, la transmission aux générations suivantes.

Difficulté de lecture : **

Ce livre est pour vous si :

  • Vous voulez marcher, savourer et souffrir avec l’auteur, sur les traces de Marco Polo
  • Vous aimez l’aventure
  • Vous aimez l’histoire et les cultures

Le petit plus : l’auteur s’est beaucoup documenté sur les pays traversés. Les livres sont parsemés d’anecdotes et d’informations historiques et géographiques. Sans jamais susciter l’ennui. La trilogie est une merveilleuse manière d’en apprendre un peu plus sur la route mythique, origine de tant de légendes et de fantasmes. Le dernier volume mentionne la bibliographie recommandée par Bernard Ollivier.

Autre petit plus : comment, vous n’avez toujours pas envie de rentrer ? Vous voulez poursuivre le voyage ? Un petit cadeau : un quatrième volume, écrit dix ans plus tard, « Longue marche, suite et fin » C’est un défi supplémentaire que l’auteur a relevé : puisque sa marche initiale avait commencé en Turquie, il fallait qu’il la complète. Par 3000 kilomètres de plus, de Lyon à Istanbul !

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1°) Traverser l’Anatolie

ISBN : 978-2-7529-0078-4 – Editions Phébus, 2000 – 320 pages

2°) Vers Samarcande

ISBN : 978-2-7529-0079-1 – Editions Phébus, 2001 – 309 pages

3°) Le vent des steppes

ISBN : 978-2-7529-0080-7 – Editions Phébus, 2003 – 348 pages

4°) Longue marche, suite et fin

ISBN : 978-2-7529-1069-1 – Editions Phébus, 2016 – 265 pages

Littérature française

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